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9 septembre 2013 1 09 /09 /septembre /2013 17:56

Ne croyez pas que seuls les retraités sont touchés par la loi sur les retraites!

Toutes les couches de la population vont trinquer!



Les actifs de maintenant vont voir s'éloigner la retraite puisqu'ils devront cotiser 42, 43, puis 44 ans etc...

 

Pendant ce temps, les places pour la génération montante ne se libéreront pas.

 

Les jeunes actuels,


               à quel âge auront-ils un travail?


               à quel âge commenceront-ils à cotiser?


       à quel âge pourront-ils avoir une retraite décente? --> JAMAIS, AVEC UNE POLITIQUE COMME CELLE QUI SE PRATIQUE ACTUELLEMENT EN FRANCE !


           Eh bien, nous dira-t-on! qu'à celà ne tienne, il reste la retraite par capitalisation! (avec tous les risques que ce genre d'épargne comportent)


              et comment feront-ils pour se payer ce genre de retraite, sans travail?


Notre politique actuelle est pourrie


Contre tout ce gâchis:


ALLEZ  MANIFESTER MARDI 10 SEPTEMBRE


POUR FAIRE BOUGER LE PS QUI SE VEUT DE GAUCHE!


Pour que nous ayons tous ( jeunes, moins jeunes et vieux)

le droit de vivre décemment avec des salaires et des retraites dignes de ce nom.

 

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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 16:00

Lundi soir, devant l’écran, à heure de grande écoute, branché sur une chaîne d’info en continu, «la première de France». A la Une, la Syrie. Au menu, compte rendu et commentaires des rencontres entre Jean-Marc Ayrault et les représentants des groupes politiques au Parlement. Tout téléspectateur à peu près normalement constitué s’apprête à connaître les points de vue de chacun d’eux à sa sortie de Matignon.



La parole est au PS. Trois des siens sont sollicités dont le président de l’Assemblée.

 

Puis, vient le tour des porte-parole de la droite au nombre de trois ou quatre (on s’y perd). En prime, le public a droit à Copé, Juppé et Fillon. Nos nerfs sont mis à rude épreuve...

 

Et puis ? Et puis c’est tout, comme le dirait l’une des marionnettes des Guignols de l’Info. Pas de micro tendu au représentant communiste du Front de gauche !

 

Mais, un peu de patience, viendra bien son tour ? En interlude, diffusion d’une nouvelle séquence socialiste - UMP, sans compter la reprise en boucle des propos du Premier ministre. Front de gauche : toujours rien. Ils ont osé !


Ah ! Un invité surprise sur le plateau en la personne du Vert Jean-Vincent Placé. Le prisme du pluralisme s’ouvrirait-il quand même un peu ? La déception tombe vite. L’invité n’est là que pour plaider le point de vue de François Hollande. Il se dit cependant favorable à un vote du Parlement. ça tombe bien, quelques minutes auparavant, le ministre en charge des relations parlementaires avait ouvert cette hypothèse refusée jusqu’à présent par l’Elysée. ça sent fort l’arnaque dans le théâtre du studio où des journalistes «indépendants et libres» foulent leur déontologie au pied du pouvoir en place.

 

Ils font le boulot : à gauche, tout le monde est d’accord avec une intervention militaire en Syrie. La preuve, c’est que le Front de gauche est absent et silencieux.


Par quoi et par qui ces confrères sont-ils contaminés ? Les paris sont ouverts.


Christian AUDOUIN

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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 13:25

syrie.jpg

 

 

Les parlementaires français se réuniront le 4 septembre en session extraordinaire pour débattre de la situation en Syrie, mais malheureusement ils ne pourront voter sur la décision.



Discuter mais pas décider. Tel sera, visiblement, le cadre de la réunion, en session extraordinaire, du Parlement français, annoncée mercredi matin en Conseil des ministres par François Hollande, président de la République.

En effet, pour la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, cette convocation du Parlement « ne préjuge aucunement de la décision qui sera prise par les autorités françaises, en lien avec leurs partenaires, sur une riposte appropriée à ce qui se passe en Syrie ». Elle a précisé que « c’est un débat sans vote que nous voulons organiser », car « on ne se situe pas dans le cadre de l’article 35 de la Constitution », qui impose au gouvernement de faire voter le Parlement après « la décision d’une intervention prise », mais « dans la volonté d’écouter le Parlement ».

Pourtant, rien n’interdirait de faire le choix politique de le consulter dès maintenant. D’autant que, deux jours après l’intervention de François Hollande devant les ambassadeurs déclarant que « la France est prête à punir ceux qui ont gazé des innocents » et au lendemain de la réunion du Conseil de défense en sa présence, le principe de l’intervention semble bel et bien pris. Le Parlement devrait cependant résonner d’un certain nombre de préoccupations de parlementaires sur les risques d’une telle intervention, même si tout le monde s’accorde sur la monstruosité des actes du gouvernement de Bachar Al Assad contre le peuple syrien.


Au PS, l’accord sur l’intervention semble prévaloir, de même que chez Europe Écologie-les Verts qui la juge « inéluctable ». À droite, « elle a du sens », selon Jean-François Copé, patron de l’UMP, qui appelle cependant « à la plus grande prudence face au risque d’embrasement internationale » alors que François Fillon (UMP) souhaite, lui, « que la preuve de l’utilisation des armes chimiques par le régime syrien soit apportée par l’ONU et elle seule pour ne pas recommencer les errements de la guerre en Irak ».

 

Mais, au Front de gauche, la conviction est qu’« une intervention militaire de Washington et de ses alliés constituerait aujourd’hui un degré supplémentaire dans une escalade sans issue », comme le précisait, mardi, Pierre Laurent, sénateur et secrétaire national du PCF dans une lettre au président de la République pour demander la réunion du Parlement. Il ajoutait : « La solution, c’est d’augmenter la pression de toutes les manières possibles pour mettre autour de la table l’ensemble des belligérants. »

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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 09:05

larochelle.jpgLes quais de La Rochelle ont vu débarquer les paquets d’inquiétude de nombreux adhérents socialistes qui ont appris comme tout le monde, par les médias, la création d’une taxe carbone en 2014. L’université d’été du parti de tous les pouvoirs en a été imprégnée, entre démentis des uns, explications embarrassées des autres ou sévères mises en garde à l’exemple de Ségolène Royal, qui refuse «toute taxation écologique punitive» pour les consommateurs.


Le Premier ministre et le ministre de l’Environnement tentent d’expliquer que cette taxe nouvelle n’alourdirait pas le montant global des prélèvements. Ils ont peu de chance d’être crus sur parole. D’une part, parce que cet impôt avait été évoqué par le gouvernement à titre de financement partiel des vingt milliards accordés aux entreprises au nom de la «compétitivité» ; d’autre part, en raison de la nécessité des déplacements qui fait loi pour une majorité d’automobilistes, sans solutions alternatives aujourd’hui. Par ailleurs, comment ne pas noter que l’Etat est plus prompt à lorgner sur nos portefeuilles qu’à programmer des investissements significatifs pour le transport des marchandises sur rail ou pour l’isolation thermique des habitations et des bureaux...


La rentrée gouvernementale s’effectue dans une ambiance alourdie par les réformes annoncées. La taxe carbone devrait se conjuguer avec les hausses de TVA, la baisse du quotient familial, le gel du barème de l’impôt, l’accroissement de la CSG et des cotisations-retraites. Comme le dirait François Hollande : «La sortie de crise est amorcée et ça va mieux !». Pour qui ? La rentrée n’est pas seule à subir un temps d’orage. L’avenir est aussi concerné en dépit du bla-bla sur l’horizon 2025. Hier, dans le JDD, le commissaire européen Olli Rehn a sommé la France d’aller «plus vite et plus loin» dans ses réformes. Ce gardien de la prison libérale européenne en appelle sans vergogne «à l’ouverture à la concurrence pour les services, EDF, la SNCF, à l’audace dans la réforme des retraites et, bien sûr, à la compétitivité des entreprises». Il est vrai que le commissaire se montre encourageant à l’endroit de François Hollande : «Il va dans le bon sens».

 

De La Rochelle, n’a fusé aucun élan politique d’indignation et de contre-offensive face aux injonctions de ce libéralisme extrême. Au nom du «réalisme», sans doute ?


Christian AUDOUIN

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22 août 2013 4 22 /08 /août /2013 15:29

Le verbe politique de Jean-Luc Mélenchon – son parler « dur et dru » – fait parfois débat. Il est cependant malaisé de lui contester son aptitude à mettre l’accent sur les enjeux essentiels et à les décrypter, à l’écart de la langue de bois et en suscitant le débat public.

 

Que n’a-t-on pas entendu, de la bouche des commentateurs socialistes, après l’interview au JDD de l’ex-candidat à la présidentielle, dans laquelle il estime que Manuel Valls est « contaminé par le Front national » ! Le mot est rude, et pourtant… Les prises de positions estivales du ministre de l’Intérieur sur l’Islam, les peines plancher ou le regroupement familial, n’en finissent pas de semer la panique au sein même du gouvernement. Les ministres Verts, Cécile Duflot et Pascal Canfin, viennent de réprouver publiquement leur collègue, afin qu’il soit établi que leurs désaccords avec lui sont radicaux. Un conflit bruyant sur la politique pénale entre Valls et Christiane Taubira avait précédemment fait la une. Cette fois, les Verts accusent carrément le tenant de la place Beauvau de « semer le désordre », pointant notamment une stigmatisation de l’Islam qui pourrait ne pas être « compatible avec la démocratie ». Aucune tonalité lepéniste dans cette saillie du ministre pourtant en charge des cultes ? Et l’expression de Jean-Luc Mélenchon, toujours aussi bonne à jeter aux chiens ?

 

Le chef de l’Etat a été contraint de s’exprimer sur ce remue-ménage au sein de sa majorité et de son équipe ministérielle, en faisant du Hollande sur mesure : « Il n’y a pas de débat sur des questions qui ne sont pas à l’ordre du jour du travail législatif ». Peut-être, mais cela n’atténue absolument pas la gravité des désaccords portés sur la place publique. « Silence dans les rangs ! » est, en l’occurrence, un mot d’ordre présomptueux.

 

Christian AUDOUIN

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18 août 2013 7 18 /08 /août /2013 13:23
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14 août 2013 3 14 /08 /août /2013 13:43

credit-agricole.jpgJusqu’en 1987, le Crédit agricole était une banque à part entière. Puis, sortant de son modèle coopératif, il a voulu s’essayer à la finance et se faire aussi gros que ses consœurs capitalistes. Emportée par les crises, la banque a, 
pour la première fois, basculé dans le rouge l’an dernier.


Le directeur général du Crédit agricole est « rassuré », « heureux ». Pour Jean-Paul Chifflet, le cru 2013 sera « significativement positif ». Sur les six premiers mois de l’année, le « géant vert » a multiplié son bénéfice par trois, à 1,165 milliard d’euros. Un véritable bonheur pour les actionnaires, qui ont vu le cours de leurs actions bondir de plus de 100 % sur une année glissante… Et une gueule de bois pour les salariés dont les effectifs ont baissé de 9,2 % cette année. Des salariés qui ont dû expliquer l’an dernier que leur banque était solide, malgré les 8,5 milliards de pertes et les 6 milliards de dépréciations d’actifs liés à l’aventure Emporiki, filiale grecque achetée en 2006. Quand, déjà en 2007, la banque verte avait perdu 13 milliards dans la folie des subprimes. Et si, contrairement au slogan, le bon sens était plutôt du côté du passé que des nouvelles dépréciations d’actifs à venir ?


Né à la fin du xixe siècle pour répondre aux besoins financiers des agriculteurs, le Crédit agricole se crée en coopérative. Des caisses se montent dans tous les départements, les camions banques sillonnent les endroits les plus reculés de la France rurale. Le fonctionnement est simple : la banque collecte, elle prête et le reste va en réserve. La Caisse nationale de Crédit agricole, établissement public, est chargée d’assurer la péréquation de la collecte et de l’acheminer vers les caisses plus utilisatrices de crédit.


EFFETS DE LA PRIVATISATION


Les marchés financiers ne connaissent pas la banque verte mais tous les Français poussent ses portes. Puis, en 1984, une première loi bancaire passe. Les banques coopératives sont banalisées, le métier change et les privatisations arrivent. La Caisse nationale de Crédit agricole est rachetée par les caisses régionales, qui, elles, conservent leur statut coopératif mais sont fusionnées. D’une centaine, il n’en reste plus que 39 aujourd’hui. Les conseillers se transforment en vendeurs. « Avant, les gens poussaient notre porte pour un conseil, aujourd’hui nous leur courons après pour leur vendre des produits commissionnés, dont on ne sait pas la plupart du temps ce qu’ils contiennent comme placement », déplore Alain Babin, délégué syndical national CGT du Crédit agricole et conseiller clientèle depuis 1982. Parallèlement, la banque développe les rémunérations et les objectifs individuels. Ce n’est que l’acte I d’une lente dérive.


En 2001, la coopérative devient Crédit agricole SA, côtée en Bourse. La financiarisation s’empare de la banque. Les sociétaires n’ont plus voix au chapitre. La structure se centralise. La perte de proximité met en échec la démocratie au sein des caisses locales (voir ci-contre). Les actionnaires sont dorénavant privilégiés aux sociétaires clients. La direction se lance alors dans la folie des grandeurs pour devenir la plus grande banque du monde. Les fonds propres sont utilisés à ces fins. Dans cette phase d’expansion, elle achète le Crédit lyonnais, mais aussi des banques de réseaux en Espagne, en Italie, en Grèce, en Argentine et duplique son modèle. Elle développe une activité revolving plus rentable avec Sofinco et Finaref. Et elle se lance dans un autre monde, celui de la finance avec ses filiales Cheuvreux et Calyon.


En 2002, pour la première fois, le montant des profits dépasse celui de la masse salariale. En dix ans, 3 500 postes sont supprimés. En 2007, le château s’effondre. Calyon et Cheuvreux, compromises dans les subprimes, accusent des pertes record. « J’ai développé l’activité de produits structurés de crédit qui collait à notre stratégie. Ce n’était donc pas en soi une erreur », expliquait l’ex-directeur général de Cheuvreux, Marc Litzler, en 2008 dans l’Expansion. Deux ans plus tard, à peine la crise financière terminée, ce sont cette fois les banques de réseaux en Grèce et en Italie qui fragilisent la banque coopérative et qui font les frais de la crise de l’euro puis de la crise économique en Europe. Depuis, la banque se sépare progressivement de ses filiales à risques en encaissant les pertes. Les caisses régionales ont encore les reins solides. En 2012, elles ont fait remonter plus de 3,5 milliards d’euros de résultats. Malgré la récession, la banque de proximité a augmenté de 5,5 % ses collectes et de 0,3 % les encours de crédit. Jusqu’à quand ? Le Crédit agricole a tous les moyens de redevenir une banque de proximité moderne. À condition, pour la CGT, de remettre 
Crédit agricole SA sous contrôle public en l’intégrant dans un pôle public bancaire.


Un poids non négligeable. Avec 60 % des dépôts et 40 % des crédits ou encore 50 milliards d’euros de chiffres d’affaires, les banques coopératives emploient 164 000 personnes et représentent un poids non négligeable dans le secteur bancaire en France. L’activité bancaire coopérative s’articule autour de quatre réseaux : Crédit agricole, Banque populaire-Caisse d’épargne, et Crédit mutuel. Le Crédit agricole est la quatrième banque mondiale, le deuxième groupe en France.

 

publié dans l'Humanité du 12 août 2013

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7 août 2013 3 07 /08 /août /2013 11:09

Il y avait dans le déplacement hier 
du président de la République à 
la Roche-sur-Yon comme un air de conduite magique, dans le genre danse de la pluie. Évoquant le « thème » de l’emploi, comme si le seul énoncé du nom allait faire exister la chose, il n’y a fait aucune annonce, mais, en communication sans doute avec de mystérieuses ondes échappant au commun des mortels et au quotidien des Français, il a exprimé son sentiment qu’il y a « quelque chose qui se passe ». « C’est encore très fragile, très précaire, mais il y a quelque chose qui se passe dans l’économie. »

 

C’est évidemment par le plus grand des hasards que les services de l’Élysée annonçaient le matin même que le dispositif des contrats d’avenir était monté en puissance en juillet, ce qui confirmerait « l’accélération attendue à partir de l’été ». On ne doute pas que ces services feront tout leur possible pour donner du crédit à cette affirmation. Car la stratégie du président devient aussi claire que de l’eau de la Roche-sur-Yon. Elle ressemble à ces classiques tours de passe-passe où nous nous émerveillons de retrouver dans le paquet de cartes celle que nous avons choisie.

En d’autres termes,


si jamais la conjoncture s’améliorait, on ne sait trop comment, ce serait la preuve que le gouvernement a bien agi et vu juste.


Si elle continuait à se dégrader, ce qui est plus que probable, l’opération de communication du président en ce début de mois d’août prouverait qu’il a tout fait pour qu’il en soit autrement mais que la crise économique est décidément plus forte et que la danse de la pluie ne commande pas à tous les nuages.

 

Il n’est pas exclu d’ailleurs que l’Élysée ait en réserve quelques autres tours de sa façon de nature à jouer pour la fin de l’année sur la courbe du chômage. Façon trêve de Noël avant de repartir de plus belle.


Certes, si quelques milliers de jeunes peuvent bénéficier avec les emplois aidés d’un véritable départ dans la vie active, on ne peut que s’en féliciter, mais cela ne fait pas une politique. Hier encore, 
le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, lisait dans 
le rapport du FMI sur l’économie française un plein accord avec la politique du président et du gouvernement : « Sur la nécessité de donner désormais la priorité à la croissance, ce qui passe par un rythme d’ajustement de finances publiques raisonné et la mise en œuvre de réformes ambitieuses en faveur de l’emploi et de la compétitivité. »


On peut retenir sans doute du rapport du FMI qu’il redit, une nouvelle fois, qu’une austérité trop brutale peut entraîner la récession.


  Mais c’est pour nous recommander tout aussitôt de poursuivre dans les voies qui ont conduit à la crise avec les recettes qui pèsent de plus en plus lourdement sur la croissance réelle.


Mise en cause du Smic, assouplissement des rigidités du marché du travail, pressions sur les retraites, la santé, les services publics. Comme l’écrit la CGT, le FMI, qui a fini par reconnaître l’échec de ses préconisations pour la Grèce, « préconise 
les mêmes recettes pour la France ».


Mais voilà que tout frémissant comme un élève appliqué flatté par le maître, Pierre Moscovici 
« se félicite que le FMI salue l’ampleur des réformes engagées en France pour redresser notre compétitivité, développer notre croissance potentielle, améliorer 
le fonctionnement du marché du travail, sauvegarder notre régime de retraites, moderniser l’action publique, réguler le secteur financier et simplifier l’environnement réglementaire des entreprises ».

 

C’est à lire évidemment au mot à mot, en rapport avec les réalités que chacun d’entre eux recouvre, comme un masque souriant sur un visage de fer.


Un de ces tours de passe-passe où nous retrouvons dans le paquet de cartes celle que nous avons choisie.


dans l'Humanité du  7 Août 2013

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 13:00

Chaque matin, les radios mentent : « Il n’y a plus d’argent dans les caisses. » « Si on ne rembourse pas la dette, nos enfants devront la payer. » « Chaque enfant qui naît, naît avec 25 000 euros de dette sur la tête. » « Un État, c’est comme un ménage, il ne doit pas dépenser plus que ce qu’il gagne. » « On dépense trop. » « Il faut faire des économies. » Comment comprendre que tout ça est de la propagande pour vous faire bosser plus en vous donnant moins ?


Comment admettre que notre gouvernement de gauche reprenne ces leitmotivs ? Et qu’incroyablement, il vienne de décider d’un budget d’austérité 2014 qui s’avère un record dans les annales. Pourtant, la preuve est faite, année après année : la dette publique de la France s’élevait à 85,9 % du PIB, fin 2011, et à 90,2 %, fin 2012. Elle a atteint 91,7 % à la fin du premier trimestre 2013, selon l’INSEE. Quelle est cette politique qui aboutit au contraire de ce qui est escompté et annoncé ? À quoi ça sert que le déficit baisse de 5,3 % en 2011, à 4,8 % en 2012, qu’il atteigne 3,9 % du PIB en 2013 ? Il est fixé à 3 % en 2014 et à 0,5 % en 2017 pour obéir aux libéraux de Bruxelles et au TSCG (« traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance » sic).


Mais au fur et à mesure, la dette publique augmente de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Pourquoi ? Parce que cet argent qui sert à rembourser la dette, ces économies qui sont faites sur les dépenses, induisent stagnation de la croissance et récession. Le blocage du SMIC et le gel des points d’indice des fonctionnaires, la baisse des salaires et des retraites aboutissent à celle des recettes fiscales et sociales. La stagnation des salaires et des prestations sociales exigée par le MEDEF et la Commission européenne écrase la demande solvable des salariés. C’est comme un commerçant dont la banque exige de payer des traites à marche forcée au détriment de l’approvisionnement de ses stocks. Son chiffre d’affaires baisse et sa dette augmente au fur et à mesure qu’il la rembourse. C’est comme un jardinier qui arrose le fleuve pendant que son jardin dépérit.


Donner priorité à la dette et à la réduction des déficits, c’est jeter des steaks aux requins, mais c’est aussi les enlever de la bouche des passagers du navire. Sans desserrer l’étau usurier des banques privées, sans remettre en cause les dettes publiques de l’État, et investir tout de suite, de façon urgente, dans la relance, il n’y a pas d’issue.


En un mot, il faut dépenser « plus » (et non pas « moins ») pour nous en sortir. Au lieu de nous serrer la ceinture, de nous flexibiliser, il faut travailler mieux, moins, tous, et gagner plus... Tout de suite. Il va falloir être nombreux – comme au Portugal, en Turquie, en Égypte, au Brésil – à manifester à la rentrée en défendant nos retraites, pour que la gauche entende cela.

 


Gérard Filoche, inspecteur du travail

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23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 18:49

Le chef de l'Etat a ciselé son crédo réformiste devant un cercle de journalistes. Justifiant implicitement ses reculs en rafales après ses engagements électoraux, il a décrit «un contexte de marges de manoeuvres limitées». Il s'est surtout découvert plus qu'à l'accoutumé en expliquant «qu'un cap plus à gauche» conduirait à plus de déficits et à «déséquilibrer les entreprises». En bonne traduction, cette saillie signifie que la porte à droite est la seule qui vaille pour un président élu sous bannière de gauche... Copé, Sarkozy ou Fillon n'en demandaient sans doute pas autant.


Restons au niveau de l'angle de tir de François Hollande. Laissons nous-même de côté l'essentiel qui reste pourtant son immédiate et totale soumission à l'Europe de droite, via sa signature au bas du Traité «Merkozy». Tenons nous en aux «marges limitées», et posons la question: la marge de 20 milliards annuels dégagée, selon les préconisations du rapport Gallois, pour la «compétitivité des entreprises», pourrait être utilisée à d'autres fins que les intérêts des actionnaires qui en bénéficieront principalement, non? Par exemple, en les injectant dans des investissements publics créateurs de croissance, d'emplois et donc de résorption des déficits.


Il est à noter que la gauche du Parti socialiste partage notre point de vue, mais qu'elle est invitée à se taire sous peine de représailles elyséennes aux élections de 2014.

 

Ainsi va la gouvernance du «cap à droite». Le cap de bonne espérance se situe à l'opposé.


Christian AUDOUIN dans l'Echo du 23-07-2013

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