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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 15:38

L’inconcevable scénario de la crise provoquée par le «rapt justice-police» de la collégienne Leonarda, met le personnage de François Hollande sous la mitraille des observateurs de tous poils. Le commentaire le plus partagé installe le chef de l’Etat à nouveau dans un rôle de mollasson, d’indécis, d’expert en synthèse à quat’sous. Et si l’ensemble des journalistes patentés et des spécialistes attitrés était victime d’une cécité collective face aux vérités profondes du Président? Et si François Hollande n’était rien d’autre qu'un vrai faux mou et un vrai dur?

 

En vérité, toute la carrière du chef de l’Etat, de la Corrèze à l’Elysée, en passant par la longue séquence de la rue de Solférino, le montre en conquérant patient et obstiné du pouvoir ; en gestionnaire du temps qui passe à la mode mitterrandienne. C’est ainsi qu’au fil des années, sans en avoir l’air, voire en prétendant le contraire, il a réduit l’influence communiste en Corrèze et lui a ravi le leadership à gauche. C’est comme ça qu’il s’est par ailleurs imposé en relève socialiste nationale sur les décombres du jospinisme. L’homme, toujours, a fuit la transparence des intentions et a usé de promesses-kleenex ou de phrases creuses, avec un art consommé de l’apparence de normalité modeste…


Pour lui, l’important n’est pas tant de convaincre que de parvenir à ses fins.

 

L’affaire Leonarda le fait apparaître tel qu’en lui même. D’accord avec l’option sécuritaire de Manuel Valls, il a manœuvré pour ne pas trop se couper de la gauche engagée à gauche, tout en privilégiant son ministre de l’Intérieur. Ainsi, en proposant le retour à la seule Leonarda il savait que la jeune fille refuserait et que Valls ne perdrait pas totalement la face. Quant à la circulaire sanctuarisant l’enceinte scolaire, elle ne défait rien des lois d’expulsion des enfants scolarisés.

 

Il est cependant un domaine que François Hollande ne maîtrise pas, celui de sa cote de popularité : 77% des sondés (un record) se déclarent mécontents de lui et de sa politique.

 

Christian AUDOUIN publié dans l'Echo du 21/10/2013

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